« Soyons acteurs des changements », clame Négoce Centre-Est
Lors de son 2e congrès à Vignieu (Isère), la FC2A Centre-Est s’est penchée sur les attitudes à adopter face à la déferlante d’attentes sociétales et environnementales.
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« Au royaume de l’indignation, la colère est reine et l’invective accessible à tous. » C’est avec ces mots qu’Amaury Bessard, directeur associé de l’agence de communication Shan, a évoqué la défiance généralisée actuelle.
« Pourquoi avons-nous laissé dans notre agriculture s’installer ce climat de suspicion ? C’est injuste, car beaucoup de travail a été réalisé depuis de nombreuses années », s’est emporté Christophe Descréaux, des Ets Descréaux (Groupe Bernard), particulièrement incisif envers Élise Lucet, présentatrice de l’émission « Envoyé spécial », en ouverture du congrès Centre-Est. Il remplaçait ainsi au pied levé Catherine Racle, présidente de Négoce Centre-Est, absente pour des raisons personnelles.
« À nous d’inverser cette tendance »
« Le consommateur demande beaucoup de choses, a reconnu Magali Sartre, directrice de Positive practice, mais je pense qu’on est beaucoup à avoir envie de savoir ce qu’il y a dans les produits. Allez dans les supermarchés, et mettez-vous dans la peau d’un consommateur lambda. » Ce qui n’a pas manqué de déclencher une réaction de Christophe Descréaux : « Je n’ai pas à rassurer, je fais mon métier honnêtement, sincèrement. Notre seul tort est d’avoir travaillé en sourdine, sans communiquer. À nous d’inverser cette tendance, à nous de dialoguer, de former, d’expliquer, d’organiser. À nous de dire ce qu’est notre métier, ce qu’est l’agriculture, la vraie. »
Trois négociants ont justement présenté des initiatives visant à se reconnecter avec le grand public et des preuves de leur responsabilité sociale et environnementale. Car comme le dit Alexandre Carcouet, dirigeant de Bas Livradois Bétail : « Il y a dix ans, les enfants étaient émerveillés devant ma bétaillère. Aujourd’hui, le regard des familles a complètement changé. » Pour reprendre la main, Pascal Pusset, responsable HQE d’Armbruster, a raconté que le négoce alsacien avait imaginé, lors d’un salon destiné aux consommateurs, une animation pour enfants en les faisant monter dans des tracteurs à pédales et en leur faisant vivre le circuit du maïs. « Il faut qu’on arrête de dire qu’on se fait taper dessus. Notre métier, il faut le raconter », insiste François Maxence Cholat, sixième génération de la Maison François Cholat.
« Il faut qu’on sorte du cadre »
« Il faut qu’on sorte du cadre, a repris François Gibon, délégué général par intérim de la FNA. Nous devons conserver, cultiver cette agilité qui nous caractérise, et en même temps bousculer les habitudes et entrer dans l’ère de la communication. » Lui est résolument optimiste et persuadé que « dans 5-10 ans, le négoce aura fait sien ce mouvement de fond contre lequel on ne peut lutter ».
Magali Sartre maintient que les combats du futur seront ceux de la communication et de l’image. « Tous les efforts que vous pourrez faire, agriculteurs et négociants, pour amener de l’information, seront très utiles pour ne pas perdre la main. » La fin du fameux slogan « pour vivre heureux, vivons cachés », cher aux négociants ?
Renaud FourreauxPour accéder à l'ensembles nos offres :